Dialogue intersyndical

  05 October 2016

Les syndicalistes de la  Socapalm sont unanimes sur le desserrement des relations entre l’employeur...

Les syndicalistes de la Socapalm sont unanimes sur le desserrement des relations entre l’employeur (Socapalm) et les syndicats des travailleurs. Depuis l’entame de 2015, les activités syndicales tournent à plein régime. Les rencontres intersyndicales se sont intensifiées sur les différentes plantations.

La direction générale de la Socapalm vient de marquer quelques points positifs auprès des syndicalistes en laissant ces derniers exercer leurs libertés syndicales conformément aux dispositions légales.


 Représentants des Syndicats de SOCAPALM

Cette forme de communication intersyndicale vise à explorer une des dimensions de l’implication de la direction générale dans la marche de la Socapalm vers la gouvernance de ses différents services. Le dialogue intersyndical qui a été établi par la volonté des camarades a pour ambition, à partir de l’expérience syndicale, de contribuer à la réflexion sur les spécificités de chaque catégorie des salariés.
 

Comment se traduit le dialogue intersyndical dans les faits ?

Pour mieux comprendre en quoi consiste le dialogue intersyndical, il faudrait au préalable dire ce qu’on entend par syndicat. Un syndicat est une association d’employeurs ou de travailleurs d’une même profession en vue de défendre des intérêts communs. La législation camerounaise, en se fondant sur les textes internationaux dûment ratifiés au niveau interne, notamment les Conventions 87 et 98 de l’Organisation Internationale du Travail, consacre le principe de la liberté syndicale. En effet, l’article 3 du Code du Travail reconnaît aux employeurs et aux travailleurs, « … sans restriction d’aucune sorte et sans autorisation préalable, le droit de créer librement des syndicats professionnels ayant pour objet l’étude, la défense, le développement et la protection de leurs intérêts notamment économiques, industriels, commerciaux et agricoles, ainsi que le progrès social, économique et moral de leurs membres ».


La matérialisation de cette liberté implique la mise sur pied d’un cadre de concertation, de dialogue, de négociation, de consultation ou simplement d'échange d'informations entre représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs sur des questions d'intérêt commun. C’est ce qu’on appelle dialogue syndical ou encore dialogue social. Cependant, on parle de dialogue intersyndical lorsque plusieurs syndicats regroupant des employeurs ou des travailleurs d’une même branche d’activité participent régulièrement à un cadre de concertation, non seulement entre eux mais aussi avec les autres partenaires sociaux en vue de défendre des intérêts qui leur sont communs.

 

Le dialogue intersyndical est-il important ?

L’importance du dialogue intersyndical ne souffre d’aucune contestation. En effet, eu égard au contexte camerounais, on constate une prolifération de syndicats et de fédérations de syndicats généralement dans les mêmes secteurs d’activité. Il n’est par conséquent pas exclu qu’au sein d’une entreprise, on retrouve plusieurs syndicats et des travailleurs appartenant à des syndicats différents. Face à cela, le risque de lutte de leadership et des guerres de positionnement  entre ces syndicats est accru ; ce qui a pour corolaire immédiat la relégation au second plan de l’objet même de leur raison d’être à savoir la défense des intérêts des travailleurs. Pour ne pas perdre de vue cet objectif, il apparait incontournable que les différents syndicats fassent taire leur égo et acceptent de cheminer ensemble afin de donner plus de poids à leur combat et garantir ainsi une meilleure défense des droits de leurs membres. Ce dialogue intersyndical est d’autant plus nécessaire pour assurer la bonne marche de l’entreprise car il évite des prises de position divergentes par des travailleurs au sein d’une entreprise et renforce la négociation comme mode de résolution des différends de travail.

Représentants des Syndicats et les délégués du personnel de SOCAPALM

 

Comment se matérialise le dialogue intersyndical au sein de la SOCAPALM ?

Au sein de l’entreprise SOCAPALM, coexiste quelques principaux syndicats à savoir : La Confédération Syndicale des Travailleurs du Cameroun (CSTC), la Confédération des Syndicats Autonomes du Cameroun (CSAC) et l’Union des Syndicats Libres du Cameroun (USLC). Ces 3 syndicats au-delà de leurs spécificités, participent généralement aux concertations et aux négociations avec leur employeur et les représentants de l’Etat. Il en a été ainsi par exemple lors des négociations ayant conduit à l’adoption de leur nouvelle Convention Collective Nationale de l'Agriculture et  Activités Connexes le 6 mars 2015 ; pareil que de celles en cours en vue de la révision de leur Accord d’Entreprise. Qu’à cela ne tienne, il convient de mentionner que le dialogue intersyndical au sein de l’entreprise SOCAPALM, n’est que très récent. En effet, en plus des égoïsmes des leaders syndicalistes, les dirigeants de la SOCAPALM, conscients de ce que l’union entre les mouvements syndicalistes leur donnerait plus de force, ont longtemps œuvré par divers stratagèmes à entretenir des mésententes entre eux.

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