Au moment de sa privatisation, le Bail emphytéotique du 30 juin 2000 accordait à la Socapalm une superficie de 78.529 Hectares sur l’ensemble de ses 6 sites d’activité. Par l’Avenant N°1 au bail emphytéotique du 30 août 2005, les propriétés concédées à la Socapalm sont réduites à 58.063 Hectares. A Kribi, les concessions foncières de la Socapalm/Kienké sont passées de 21.720 à environs 18.500 Hectares. Ces concessions sont cartographiées et matérialisées, quoique la totalité de cet espace ne soit pas encore mise en exploitation. Cet état des choses a par le passé été à l’origine des conflits fonciers entre l’agro-industrie et les populations riveraines à tel point qu’au fil des négociations et des différents arbitrages, les limites foncières des deux protagonistes sont désormais connues de tous ; mettant bien en évidence les parcelles de terrains appartenant à la Socapalm et celles appartenant aux populations voisines.
Jouissant donc de leur droit de propriété sur leurs terres d’une superficie d‘environ 130 Hectares, les populations du village Pongo-aviation, sous la conduite de l’un des leurs, Monsieur PFOUMA Pierre, avaient obtenus il y a de cela quelques années avec l’appui d’un investisseur privé du nom de TCHINDA Alexis, 7 titres fonciers sur 98 Ha de leurs terres, dont 01 pour l’investisseur et 06 pour les populations du village. Ces populations ont par la suite négocié un partenariat avec un promoteur immobilier, appelé FAGUE René, pour le lotissement des terrains faisant l’objet desdits titres fonciers. Au tout début du mois d’août 2016, le conducteur de l’engin affrété à cet effet par le promoteur immobilier, étant alors en plein travaux de lotissement, sera arrêté et conduit à la gendarmerie. Ledit conducteur, monsieur PFOUMA Pierre, le promoteur immobilier, ainsi que plusieurs autres personnes seront successivement entendus par la gendarmerie.
Ces interpellations et auditions font suite à une plainte déposée par les dirigeants de la Socapalm qui contestent la propriété des populations riveraines sur ces terres, tandis que les populations se disent possesseurs desdites terres et en réclament la pleine jouissance.
Actuellement le dossier est en cours, les auditions à la gendarmerie se poursuivent pour établir la vérité sur cette affaire. Les choses auraient pu être très vite tirées au clair si La Socapalm n’avait pas affirmé détenir en sa possession de « nouvelles » cartes (obtenues inéluctablement de manière frauduleuse) qui intègrent dans leur domaine les espaces querellés qui pourtant appartiennent aux populations de Pongo. Voilà une grave violation de plus du droit de jouissance foncière des populations, déjà considérablement appauvries et clochardisées par cette puissante agro-industrie qui se comporte comme un charognard continuant de becqueter la carcasse vide de sa proie.